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Le  Mag Jeunes Écrivains
24 septembre 2015

7ème édition de JE Bouquine : "Profondeurs" de Henning Mankell

JE-Bouquine

Septembre, les prémices de l'automne, de la rentrée scolaire, littéraire...

Pour les membres du club de lecture JE Bouquine, c'est aussi la rentrée, et alors que leur 8ème édition est sur le point de s'ouvrir, il est temps de faire un point sur celle qui s'est achevée au tout début de l'été, avant que "l'équipage" ne s'offre quelques vacances...

Mais le club JE Bouquine, c'est quoi déjà ? Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous invite à parcourir l'article que j'avais consacré à la 6ème édition ici :

6ème édition de JE Bouquine :

Les JE ne font pas qu'écrire voyez-vous, ils lisent aussi. Et de fait est née sur le forum cette idée de lire en même temps le même bouquin, et de partager, d'échanger ses impressions sur celui-ci. C'est ainsi que le club de lecture JE Bouquine a vu le jour.

http://jeunesecrivains.canalblog.com

Pour cette nouvelle édition, le club avait choisi comme ouvrage "Profondeurs" (éditions du Seuil ou Points pour le format poche), de Henning Mankell

Source: ExterneNé en Suède en 1948, celui-ci est considéré comme l'un des maîtres incontestés du roman policier suédois grâce à la série des Wallander, traduite en 35 langues et pour laquelle l'Académie Suédoise lui a décerné le Grand Prix de littérature policière. Lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Mystère de la Critique, le prix Calibre 38 et le Trophée 813, il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou sur des questions de société, de pièces de théâtre et d'ouvrages pour la jeunesse. Ecrivain éclectique, il partage aujourd'hui sa vie entre la Suède et le Mozambique.

Et "Profondeurs", ça parle de quoi me direz-vous ? Eh bien le quatrième de couverture présente le roman ainsi :

Source: Externe

Automne 1914. La Suède, malgré sa neutralité, craint d'être entraînée dans la guerre, car les flottes allemande et russe s'affrontent au large de ses côtes. Le capitaine Lars Tobiasson-Svartman reçoit la mission de sonder les fonds de la mer Baltique et de chercher une route maritime secrète à travers l'archipel d'Östergöland. L'homme est hanté par l'idée de contrôle qu'il exerce en mesurant tout ce qui l'entoure, les masses, le temps, les distances entre les lieux, les objets et les êtres (sa femme Kristina restée à Stockholm). Mais lorsqu'il découvre Sara Fredrika vivant seule sur une île désolée, la présence de cette femme très vite l'obsède et il devient son amant. Le fragile couvercle qu'il maintenait sur son " abîme " intérieur se soulève et son univers tiré au cordeau vole en éclats. D'allers et retours entre l'île et Stockholm, il s'invente des missions secrètes. De mensonge en mensonge - à Sara Fredrika, à Kristina, qui perd la raison, à l'amirauté qui le pousse à démissionner -, Tobiasson perd pied, sombre dans la folie et se suicide par noyade. Dans ce récit sobre et parfaitement construit, porté par une intensité émotionnelle constante, Mankell se mesure ici avec les plus grands auteurs suédois contemporains, Torgny Lindgren et Per Olof Enquist.

Bon, et alors, il est bien ce bouquin ? D'après la dizaine de lecteurs du club JE Bouquine qui s'est aventurée dans sa lecture, ce n'est pas le sentiment qui prédomine. Ennuyeux, lent et froid, le tout dans un style sans éclat, sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent.

En effet, on peut dire que le roman a globalement déçu, puisque la plupart d'entre eux l'ont trouvé peu fidèle à la description qu'en faisait le quatrième de couverture ou aux critiques lues par ailleurs. Et si une infime minorité de ces lecteurs a su trouver quelque attrait dans ce recit, elle semble elle aussi être restée sur sa faim, comme si l'attente créée par les premières pages n'avait rencontré aucun écho.

Et en quoi est-il décevant, ce récit ? Les allées et venues perpétuelles entre Stockholm et l'île, très répétitives, la personnalité particulièrement détestable de Lars, auquel on ne s'attache en rien (cet homme paraît très éloigné des personnages qu'on aime détester), et au-delà de ça, une certaine fadeur, un vide meublé plutôt maladroitement par les mots de l'auteur, avec une intention difficilement palpable. Des facilités, des invraisemblances, des personnages peu approfondis ne relèvent guère l'intérêt de l'ensemble.

Pourtant, certains points positifs parviennent à émerger : l'étrangeté qui émane du livre, le cercle vicieux du mensonge, les personnages féminins qui éveillent malgré tout un soupçon d'intérêt, la réflexion autour de la neutralité de la Suède au cours de la Première Guerre mondiale, quelques passages ou images au hasard d'une ou deux pages comme ici : 

-"Les corps de bâtiments massés derrière elle, tapis comme des fauves assoupis, semblent prêts à bondir. Elle attend. Le temps s'est arrêté. Personne ne vient la forcer à rentrer."

-"Kristina Tacker ne mettait pas en doute ses secrets. Il demeura assis sur sa pierre à jouer avec l'idée de cette expédition vers des contrées lointaines. Il effectuait une mesure à laquelle il ne s'était encore jamais essayé : de combien pouvait-on éloigner une rêverie de la réalité sans qu'elle tombe en miettes ?"

-"Ses tout premiers souvenirs étaient des distances : entre lui et sa mère, entre sa mère et son père, entre le sol et le plafond, entre l'inquiétude et la joie. Sa vie entière se résumait à des distances à mesurer, à raccourcir ou à rallonger. C'était un solitaire, toujours à la recherche de nouvelles distances : une façon de conjurer le sort, de dompter les mouvements du temps et de l'espace." 

Source: Externe

Mais selon la plupart des membres du club JE Bouquine ayant lu l'ouvrage, ces passages positivement remarquables sont trop rares et le tout reste trop dilué dans des longueurs...

En résumé, on ne peut pas dire que ce livre ait convaincu. Les JE seraient-ils dès lors trop difficiles à contenter, trop exigeants, trop intransigeants ? Pas nécessairement. Même que si vous êtes sages, je vous parlerai un jour d'un bouquin qui les a enthousiasmés : "Un privé à Babylone", de Richard Brautigan, que les membres du club avaient lu dans le cadre de la 5ème édition de JE Bouquine. Cela étant, leur ressenti général sur "Profondeurs" démontre assez clairement que ce roman n'est sans doute pas la meilleure façon de faire connaissance avec la littérature suédoise, ni même très représentatitf de l'oeuvre de Mankell, davantage reconnu pour ses talents d'auteur de romans policiers. 

Klik-Aventador

 

 

 

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Commentaires
A
J'en ferai un article synthétisant les ressentis quand l'édition sera terminée.<br /> <br /> Ce sera un bon moyen de les confronter à tes souvenirs... :)
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A
La 8ème édition est en cours, mais je crois qu'il est trop tard pour s'y inscrire.<br /> <br /> Faudrait demander en MP à Lo.mel ou Quod.<br /> <br /> Le livre choisi pour cette édition est "La ballade du café triste" de Carson McCullers.
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J
Dommage, la quatrième m’a beaucoup plu et je crois bien qu’après l’avoir lu en librairie je serai ressorti avec ce livre.<br /> <br /> Cette idée de lire un même livre avec d’autres membres m’intéresse.
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