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Le  Mag Jeunes Écrivains
31 mars 2017

Chronique d’Ahava : l’interphone ne fonctionne toujours pas

 

Tu veux ken sur les sites de rencontre ?

Cette chronique n'est pas pour toi

 

 

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L’interphone ne fonctionne toujours pas, le préambule :

Fidèle à la célèbre maxime « meetic, tu cliques, tu niques » (‘fin, par chez moi c’est un adage très connu), le héros de ce roman-témoignage écrit par Pierre-Etienne Bram, un poulain des éditions Rebelle, tape l’amitié avec une jolie inconnue sur le net. L’inconnue ? Une Argentine caliente aux mensurations de ouf’ qui répond au doux nom de Célia. Si quelque-chose devient turgescent quelque part au fond de ton pantalon, crois-moi, ça ne va pas durer longtemps car la Célia ne va pas tarder à lui casser les couilles au pauvre narrateur, ainsi que celles du lecteur.

Mais sévère.

Source: Externe

Ahava hyper calme en lisant le livre. Putain de Celia!

 

Mise en contexte :

Le narrateur, c’est pas un teu-bê à la base. Rien n’est réellement dit sur ses expériences passées, mais on se doute qu’il n’est ni puceau des sentiments ni puceau du zgeg. À partir de là, on se demande comment il s’est fait embarquer dans une histoire aussi ripou que celle que le roman va te raconter avec humour et sarcasme. Donc le narrateur est désespéré célibataire. Du coup, il traînasse un peu sur les sites de rencontres. Parce que bon, on le sait tous, le cinéma français nous l’a déjà assez inculqué en son temps, sur un malentendu on peut conclure ! Il traînasse et ne tarde pas à se faire alpaguer par un message tout mignonnet s’il en est :

« Bonjour, je suis celle qui n’arrive pas à te parler sur Meetic… Mais tu vois, je ne suis pas totalement muette quand on m’en donne les moyens. Merci pour cette initiative :-) À bientôt, peut-être ?

Celia. »

 

Voilà. Choupi, un tantinet original. On évite le sempiternel « slt, sa va ? » ou le ô combien dégueulasse et lourd « slt, t’es charmante, tu Skype ? » On ne va pas lui en vouloir au narrateur. Avec un tel message, moi aussi, j’aurais au moins été intriguée. Ils papotent, ils papotent, ça se détend doucement du string. Hihi, tu es sympa toi. Hihi, moi ? Je suis née à Mendoza, hihi. Dis donc, t’es mon genre, t’sais. Oh oui, et si on se rencontrait ? Hihi ! Mignon, je vous dis. Cucul, même. Digne d’un post de Doctissimo, mais sans les fautes d’orthographe.

 

my eyes

Ahava sur Doctissimo

 

Y’a comme un hic :

Le hic est très vite introduit, d’ailleurs. Celia, aussi belle et sympathique soit-elle, monte  sur ses grands chevaux dès lors que le narrateur s’interroge un peu sur la véracité de son identité. Mais faut le comprendre, merde. Avec tous les faux profils, les brouteurs, les arnaques aux sentiments, particulièrement tenaces sur les sites de rencontre, faut se méfier de nos jours. Et c’est exactement ce que fait le personnage, sans pour autant couper court à la conversation. Bah ouais, Célia est bonasse quand même. La jolie donzelle se rebiffe, le traite de parano. Non, elle ne divulguera pas d’informations personnelles. Puis les deux se rabibochent à coups de mails, de poke et de wizz (quoi ? Vous ne vous rappelez pas des débuts tonitruants de MSN ???? Rooh…)

Célia se débine au premier rendez-vous. Elle a peur. Elle est pétée de trouille, pour la citer. On compatit, le passage du virtuel au réel peut parfois s’avérer épineux, choquant même. Big up à tous les date foireux made in Tinder qui semblent donner beaucoup de crédit à la vieille théorie platonicienne. À savoir que le monde des Formes (pas celle de ta mère, hein), de la Beauté et du Vrai, n'a pas grand-chose à voir avec la réalité du monde Sensible. #PlatonVisionnaire

 

rdj chronique

Comment t'imagine ton date dans les hauteurs de l'ineffable et de l'indicible. Ça va ken à mort dans ton lit ce soir! Image prise totalement au hasard, vous me connaissez.

 

 

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Versus, la réalité du monde Sensible. Hum...je…j'ai mal.

 

Celia ne vient pas. Sauf qu’elle n’en finira pas de se débiner notre gourgandine. Avec des excuses plus ou moins rocambolesques. Des scénarios alambiqués façon vieille télé novela.  Puis elle se barre en Amérique du Sud à cause des aléas du boulot. Ça pourrait être la fin pour notre narrateur. La fin de cette histoire qui n’a même pas encore commencé. Malheureusement, pour lui, ce n’est que le début. De même pour le lecteur qui lit tout cela d’un œil suspicieux. La naïade sud-américaine s’en va et pourtant, petit à petit, à distance, elle tissera sa toile autour du narrateur qui pour le coup devient franchement nigaud. L’amour, je suppose. Ou l’envie de pécho. Va savoir…

Ce qui a débuté à la manière d’un texte de Musso vire finalement au Houellebecq. Celia devient possessive, Celia fait des crises de jalousie. Elle devient complètement barge alors que merde, le narrateur n’a pas encore pénétré la caverne* chaude et humide de notre Célia. Putain quoi.

Comédie romantique ? Thriller psychologique ?

Difficile de trouver ses repères dans cette histoire atypique. Le lecteur n’est plus lecteur, mais voyeur. Il tourne les pages, impatient de connaître le dénouement, se délectant en douce des déboires du personnage principal. Se sent parfois coupable, parfois désolé. Mais en gros, il jouit, lui la petite souris perdue dans le disque dur d’un smartphone laissé à l’abandon. Il jouit de pénétrer ainsi dans l’intimité du narrateur. Là est peut-être le problème majeur de ce texte. Un roman qui oublie d’être un roman. Il ne s’agit pour la plupart du temps que d'une suite de conversations Meetic/Facebook/WhatsApp.

Certes, c’est écrit de manière contemporaine. L’architecture de la narration colle très bien à ce déversoir de fiente nouvel écritoire que sont devenus les réseaux sociaux, mais laissons à Doctissimo ce qui appartient à Doctissimo. Ça vaudra mieux pour tout le monde.

Verdict :

Page turner ? Oui

Style ? Y’en a pas. À la décharge de notre auteur, Pierre-Etienne Bran, l'histoire ne s'y prête pas.

Personnages ? Pas assez développés, dommage.

Arc narratif ? Original

Lecture plaisante ? Oui.

Mieux que Doctissimo ? Putain, clairement.

 

Note générale : 68%

Ahava

*ma blagounette sur la caverne de Célia est très drôle. Si. Tout à fait raccord avec Platon et sa célèbre allégorie. 

Source: Externe

 

Pour acheter le livre ou lire un extrait, c'est ici:

L'interphone ne fonctionne toujours pas - Partie 1

Objet : Hola je m'appelle Celia. Et toi ? Je suis celle qui n'arrive pas à te parler sur Meetic... Mais tu vois, je ne suis pas totalement muette quand on m'en donne les moyens À bientôt peut être ? Celia Si seulement j'avais su, au moment d'ouvrir ce mail le tournant que ma vie allait prendre...

http://www.rebelleediti.odns.fr

 

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