Savez-vous qu'à l'origine, Noël est une fête païenne ? Qu'initialement, Noël s'appelait Dies Natalis Solis Invicti et correspondait au jour de naissance de Sol Invictus (le soleil invaincu) ? Que cette fête avait lieu le jour du solstice d'hiver ?

"Quoi ? Mais je croyais que c'était le jour de naissance de Jésus !" Oui et non, car en fait, la date du 25 décembre a été fixée comme grande fête du soleil invaincu par l'empereur romain Aurélien (214/215-275). Cette date correspond à la fois au lendemain de la fin des Saturnales et au jour de naissance de la divinité solaire Mithra, alors que la première mention de la célébration de la naissance de Jésus de Nazareth le 25 décembre à Rome est postérieure au règne d'Aurélien, en 336. Et c'est suite à l'édit de Thessalonique (380) que la fête de Noël (du latin Natalis) devint exclusivement chrétienne et que son ampleur grandit tout au long de la période médiévale.

Mais revenons au solstice d'hiver ! D'abord, quelle est sa signification astronomique réelle ?

Pour la majorité d'entre nous, il correspond à une journée entière. Or, il s'agit d'un événement qui ne dure qu'un instant, au moment où la position apparente du soleil vue de notre planète atteint son extrême septentrional ou méridional, suivant la saison et l'hémisphère concerné. Ce jour-là, la durée du jour est plus courte que celle de la nuit pour le solstice d'hiver, et c'est à partir de cette date que les jours commencent à s'allonger (d'où la fête païenne de Sol Invictus).

Oui, mais comment se fait-il que le solstice d'hiver ne se produise pas le 25 décembre ?

C'est simplement dû à une histoire de calendrier. La référence pour fixer le solstice d'hiver au 25 décembre est celle du calendrier julien, qui stipule qu'une année dure 365 jours et 6 heures, soit un jour supplémentaire tous les quatre ans. Le problème vient du fait qu'il reste 11 minutes excédentaires, et si à l'échelle de la vie d'un homme, c'est négligeable, cela représente tout de même 18 heures par siècle. Du coup, dès 325 et le Concile de Nicée, on s'aperçoit d'un décalage, qu'on attribue à une erreur de calcul de Sosigène, le créateur du calendrier julien. Le calendrier continue de se détraquer jusqu'en 1582, date à laquelle le pape Grégoire XIII décide de réformer le calendrier, qui devient grégorien. Ainsi, on retire trois jours bissextes tous les quatre siècles pour rattraper le retard, soit 10 jours qui sont purement et simplement supprimés du calendrier pour que la fête pascale corresponde à l'équinoxe de printemps, le 21 mars. Et de fait, on est passé du jeudi 04 octobre 1582 au vendredi 15 octobre 1582. Mais seulement en Italie, en Espagne et au Portugal. En France, le roi Henri III suivra en supprimant 10 jours en décembre de la même année. Puis les autres pays européens, d'abord catholiques, ensuite protestants, emboîteront le pas de l'Eglise. La Russie, elle, devra attendre la révolution de 1917 pour s'aligner.

Pour autant, il aurait encore fallu retirer quatre jours pour que le solstice d'hiver tombe un 25 décembre. Et faire correspondre une fête païenne à un évènement majeur de la Chrétienté ne faisait pas partie des priorités de l'Eglise.

Et cette année, le solstice d'hiver, il tombe quand ?

Eh bien il aura lieu le 22 décembre à 04 heures 47 minutes 57 secondes très exactement, selon les prévisions de l'Institut de mécanique céleste et de calculs éphémérides (IMCCE). A Paris, le soleil se lèvera peu après 8 heures 40 pour se coucher avant 17 heures. A Brest, ville la plus à l'Ouest, il faudra attendre 9 heures du matin passées pour voir le soleil pointer le bout de son nez, mais ce dernier restera jusqu'à 17 heures 30. Quant à Strasbourg, le soleil s'y lèvera peu après 8 heures pour se coucher vers 16 heures 30.

Et vous, vous êtes plutôt "Solstice" ou "Noël" ?

Noël et le solstice d'hiver

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