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Le  Mag Jeunes Écrivains
19 décembre 2020

Délit de lecture...

Délit de lecture… ou petit retour sur certaines de mes lectures marquantes, dans un sens positif ou négatif.

  • Baby Jane à Broadway d’Ahava Soraruff .

Source: Externe

Je l’ai lu il y a un sacré bout de temps déjà, mais la chronique de didym_e pour Le Mag m’avait coupé l’herbe sous le pied. Pas grave, j’y reviens aujourd’hui parce que ce premier roman d’une auteure bien connue des JE est vraiment remarquable et prometteur. Bon, j’avoue que si la miss n’avait pas été ma « presque beta-lectrice » par le passé, je ne me serais sans doute pas intéressé à ce livre, étant moi-même peu porté sur l’univers des comédies musicales. Le résumé a néanmoins réussi à m’intriguer, et le talent d’Ahava a fait le reste en me faisant succomber puisque c’est en lisant çà et là quelques bribes d’extraits que je me suis décidé à franchir le pas.

« En 1988, Andrew Lloyd Webber triomphe à New York avec Le Fantôme de l'Opéra, tandis que Tess, ex-danseuse souffrant d'agoraphobie depuis un incendie meurtrier auquel elle a réchappé deux ans plus tôt, vit recluse dans un quartier de Brooklyn. Lorsque Peter Halsey monte une nouvelle compagnie, à deux pas du Majestic Theater, Tess se dit que c'est un signe du destin et qu'il est temps pour elle de surmonter ses angoisses. Seulement, elle n'avait pas prévu de se reconvertir en danseuse de cabaret burlesque... »

 A l’époque (fin de l’hiver-début du printemps 2019), je sortais d’un roman qui m’avait laissé particulièrement froid au niveau du style, d’une platitude déconcertante : Dernière danse de Mary Higgins Clark, pourtant pas si mal en termes d’intrigue. Bref, j’avais envie d’une plume accrocheuse, et je n’ai pas été déçu par celle d’Ahava dans Baby Jane... : une grande maîtrise dès l'attaque du prologue, qui donne furieusement envie de poursuivre, une belle justesse de ton et des dialogues ciselés. J'ai vraiment kiffé de ce point de vue là !

Mais ne vous attendez pas à un bouquin typé « romance  pure » parce que Baby Jane... fait fi de la plupart des codes du genre. Il est plutôt à la lisière de la littérature blanche, même s’il s’adresserait davantage à un public féminin (ce n'est pas une critique, j'ai déjà lu quelques très bons romans "féminins", dont La vie d'une autre de Frédérique Deghelt). C'est un magnifique portrait de femme tout en nuances, de son "émancipation" j'ai envie de dire. Et ce qui est remarquable, c'est qu'à aucun moment, ce roman ne verse dans la facilité, dans le clicheton romantique prêt à l'emploi. Et tout concourt à un dépaysement total, un vrai voyage, avec une belle finesse d’analyse psychologique du personnage féminin principal.

J’ai moins aimé quelques parcimonieuses longueurs de ci de là, qui m’auraient probablement ennuyé sous une plume moins alerte, moins rythmée et plaisante, et les personnages masculins, assez peu à leur avantage. Des défauts somme toute très mineurs, rapidement balayés par la virtuosité de certaines scènes qui m’ont subtilement charmé.

Oui, j’ai vraiment passé un bon moment de lecture, Baby Jane... signant l’acte de naissance officielle d’une très grande autrice.

  • Ils se marièrent et il y eut beaucoup de sang de Laurine Vanlenheler.

Source: Externe

J’avais débuté cet excellent thriller sur un site de partage de récits (Scribay pour ne pas le nommer) mais l’intégralité du texte n’y avait pas été publiée par son auteure, hélas ! Qu’à cela tienne, elle et moi avons récemment repris contact à la faveur du hasard, et son roman ayant été auto-édité depuis, elle me l’a amicalement transmis en ebook et je l’en remercie. D’autant plus que cela m’a permis d’achever ce policier qui m’avait accroché dès les premières lignes.

De par son titre (rudement bien trouvé!) et son postulat tout d’abord, à la fois original en littérature (hors romance/érotisme LGBT) et tristement actuel à la fois, dans un contexte où l’homophobie (et la connerie humaine, il faut bien le dire) est encore trop monnaie courante, malgré la légalisation du mariage homosexuel.

 « Au cœur de l’hiver 2017, quatre ans après les débats sur le projet de loi "Mariage pour Tous", plusieurs couples d'hommes sont retrouvés morts en petite couronne de Paris. Sur les scènes de crime, la signature marque les esprits : entre les corps des victimes sont retrouvés des triangles de tissu, roses comme le symbole de la persécution des homosexuels sous le IIIème Reich.

 Pour l’équipe de Maël Néraudeau et Yohann Folembray, lieutenants à la Section criminelle du SDPJ 94 et partenaires à la ville comme à la scène, le compte à rebours est lancé. Le mot d’ordre est sur toutes les lèvres, y compris celles de la presse : mettre la main sur l’assassin et enrayer la vague de folie meurtrière. Mais face à un criminel aussi obscur qu’imprévisible, les enquêteurs se retrouvent désarmés, et ce malgré l’appui d’un capitaine de la Brigade des crimes sériels de l’OCRVP venu se greffer à la section pour les assister. Le sadisme du meurtrier se révèle alors sans limite lorsque l’affaire prend un virage dramatique pour les deux coéquipiers et amants. Entre les plaies endormies qui se réveillent et la colère qui les déchire, affectant l’équilibre du groupe, le terrain est plus libre que jamais pour le Tueur au Triangle Rose, qui profite de la diversion pour passer à la vitesse supérieure et parachever son acte final… »

De par sa conduite narrative ensuite, menée de main de maître, teintant ce polar d’une noirceur et d’un suspense haletants, captivants de bout en bout, rendant ainsi ma lecture de plus en plus addictive au fil des pages, à mesure que j’avançais… Parce qu’il faut bien le dire, on s’y attache à notre duo de flics ! C’est peut-être même le meilleur atout de cette histoire tant leur portrait psychologique est subtilement brossé, et tant on a d’empathie pour eux, ils sont réellement touchants ! Car oui, c’est un thriller sombre, mais pas que, c’est aussi un thriller sentimental. Et même si vous n’avez pas la fibre « romance gay » (rassurez-vous, on n’est pas dans le rose guimauve), vous adhérerez forcément à ce couple, peu importe qu’il soit homo ou pas. Ce sont deux personnes qui s’aiment, point barre.

Par ailleurs, il y a un parfum de L’affaire SK1  (film policier de 2014 relatant la traque du premier « serial killer » français) ou de La Mante (mini-série policière de 2017, dont le sujet tourne également autour d’un serial killer) dans l’atmosphère distillée par la plume de Laurine, avec un souci de réalisme (parfois de façon un brin trop didactique toutefois) proche de celui que j’avais pu déjà apprécier dans Ne pars pas sans moi, le premier (et unique ?) roman de Gilly Macmillan, dans le déroulé d’une enquête policière et le fonctionnement de ses institutions (mais le théâtre de l’action se situait outre-manche).

Bref, vous l’aurez compris, j’ai été conquis par ce premier roman de haute tenue. Un thriller fort, aussi âpre que sentimental (à l’image de ce que sont Pour elle et A bout portant, deux thrillers sentimentaux réalisés par Fred Cavayé), à l’efficacité aussi redoutable dans ces scènes-clés qu’engagée dans la cause défendue par sa talentueuse autrice (les homophobes, assumés ou refoulés, passez votre chemin) !

  • La vie sans toi de Xavier de Moulins.

Source: Externe

Davantage connu et reconnu en tant qu’homme de télévision – il est présentateur du 19:45 et du magazine d’information 66 minutes sur M6 -, la plume de cet auteur est vraiment d’une efficacité bluffante. Ce n’est pas tant le style, plutôt épuré, que la construction de ce roman, d’une perfection rare (et mûrement réfléchie aux dires de l’auteur, cf son ITW ci-dessous), qui m’a véritablement cueilli. Passé un prologue plutôt déroutant de prime abord, et qui ne prend son sens qu’à la toute fin du récit, j’ai été happé par cette chronique sur la déliquescence d’un couple anéanti par un drame familial, chacune des entités le gérant comme elle le peut. Il est à noter que tout ce qui touche à la gestion de l’hyper-activité chez l’adolescent, notamment à travers l’équitation, est quelque chose d’assez personnel pour l’auteur, d’autobiographique en quelque sorte, si l’on excepte la dimension dramatique de ce roman. Oui mais alors, me direz-vous, quid du thriller psychologique vanté par la quatrième de couverture ?

« Mariés, Paul et Eva ont vécu il y a huit ans un drame qu’ils s’efforcent d’oublier. Un jour, un homme  mystérieux débarque dans leur vie...  Chaque famille a ses secrets,  chaque couple ses  mensonges. Mais nul n’échappe aux fantômes du passé. Avec La Vie sans toi, Xavier de Moulins signe un thriller psychologique addictif, où la réalité se révèle bien plus trompeuse que les apparences. »

C’est justement là que se niche le coup de génie de l’auteur : le mode narratif, à la tonalité très juste, démarre à deux voix, puis une troisième, une quatrième voix s’invitent fort judicieusement, assénant comme autant d’uppercuts décochés au lecteur son lot de rebondissements plus surprenants les uns que les autres à chacune des quatre parties constituant le récit. J’en ai été scotché à chaque fois, et la lecture de ce bouquin fut pour moi particulièrement addictive. Un vrai coup de coeur qui me donne envie de découvrir son tout premier roman écrit huit ans plus tôt : Un coup à prendre.

 

  • Un coup à prendre de Xavier de Moulins.

Source: Externe

 

Là j'ai été profondément déçu. J'espère qu'il n'en sera pas de même avec Les hautes lumières, car si j'avais débuté la découverte de l'univers littéraire de ce journaliste par Un coup à prendre, je crois que je n'aurais pas récidivé.

« Antoine Duhamel, trentenaire parisien, est marié, et a jusque-là vécu la précarité de son métier d’auteur dans le confort matériel, grâce au salaire de sa femme. Seulement, après dix ans de mariage, il fait l’amer constat que "notre couple sonnait comme tous les couples. Loin des promesses de nos débuts, nous étions devenus des déchets radioactifs: narcissiquement morts, spirituellement éteints, physiquement à l’abandon, psychologiquement ratatinés, affectivement ruinés, vautrés dans un confort de routine." Père de deux filles, lassé de vivre dans le mensonge conjugal, il prend la décision de quitter sa femme. D’emménagement en garde alternée, la solitude va le confronter à ses deux filles et à une paternité jamais encore totalement assumée. "J’ai attendu pour être Père de ne plus vivre avec ma femme et ça m’a pris du temps parce que comme beaucoup d’homme, j’ai du mal à faire deux choses en même temps."»

Ce premier roman est court, certes, sans prise de tête et "distrayant", mais ça ne va pas plus loin. Très franchement, s'il est émaillé de quelques vérités, il est surtout truffé de poncifs plus ou moins bobos dont l'auteur ne sort jamais. Dès lors, pour moi, impossible de m'identifier ou m'attacher, d'éprouver de l'empathie pour le narrateur. Adulescent complètement immature, complètement à côté de la plaque, il donne une image erronée de l'homme moderne, généralement bien plus impliqué dans l'éducation de ses enfants, même quand sa vie de couple se délite. Je n'ai pas du tout adhéré à cette vision très sexiste des rapports homme/femme.

La tonalité en elle-même m'a également déçu : elle se veut à la fois rock & roll (un brin provoc' même) et quelque peu littéraire, mais n'est jamais pleinement les deux, et au final ne s'assume pas vraiment.

Et une fois la lecture achevée, on se dit : "tout ça pour ça ?". Bref, aucun intérêt. Si vous souhaitez lire un bon bouquin sur ce thème, préférez Un homme et son fils de Tony Parsons. Je l'ai lu il y a très longtemps, avant même d'être père moi-même, mais j'en garde un très bon souvenir, avec une finesse psychologique nettement plus aboutie que dans Un coup à prendre.

  • La vie secrète des écrivains de Guillaume Musso.

« En 1999, après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu’il arrête d’écrire et se retire à Beaumont, une île sauvage et sublime au large des côtes de la Méditerranée.

Automne 2018. Fawles n’a plus donné une seule interview depuis vingt ans. Alors que ses romans continuent de captiver les lecteurs, Mathilde Monney, une jeune journaliste suisse, débarque sur l’île, bien décidée à percer son secret.Source: Externe

Le même jour, un corps de femme est découvert sur une plage et l’île est bouclée par les autorités. Commence alors entre Mathilde et Nathan un dangereux face à face, où se heurtent vérités occultées et mensonges assumés, où se frôlent l’amour et la peur… » 

Les romans de Musso se lisent toujours très aisément, mais force est de reconnaître que celui-ci est un assez mauvais cru. L’intrigue est complètement tirée par les cheveux, mais le pire reste, pour un auteur pourtant expérimenté et hyper bankable, un mode narratif complètement inadapté à l’histoire et aux situations décrites ! Personne, je dis bien personne ne se soucie jamais de la somptuosité des décors naturels qui l’entoure lorsqu’il est poursuivi ! A oublier d’urgence.

  • Sentinelle de la pluie de Tatiana de Rosnay.

Source: Externe

« La famille Malegarde est réunie à Paris pour fêter les 70 ans de Paul, le père, arboriste de renommée internationale. Sa femme Lauren prépare l’événement depuis deux ans, alors qu’importe les pluies diluviennes qui s’abattent sur la Ville Lumière et contrarient les retrouvailles. Mais Linden, le fils cadet, photographe charismatique, pressent que la redoutable crue de la Seine n’est pas la plus grande menace qui pèse sur l’unité de sa famille. Les secrets enfouis déferlent sous le ciel transpercé par les flots... »

J’ai toujours été subjugué par la fluidité de la plume de l’auteure, et c’est encore le cas ici, mais en dehors de ça, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Tout est relativement attendu et sans surprise. Dommage.

  • L’énigme de la chambre 622 de Joël Dicker.

« Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais.

Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire.

Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier ? 

Source: Externe

Avec la précision d’un maître horloger suisse, Joël Dicker nous emmène enfin au cœur de sa ville natale au fil de ce roman diabolique et époustouflant, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies, dans une Suisse pas si tranquille que ça. »

Grosse, très grosse déception que ce roman qui n’a finalement pour lui que son décor helvétique pour lui. Autant le début se laisse lire, même si le style de l’auteur n’a rien de transcendant, autant la suite s’enlise dans une intrigue sans aucun intérêt, doublée de personnages peu crédibles et on ne peut plus grotesques. Au point de m’arrêter à la 200ème page : en fait, plus rien ne m’intéressait et j’ai fini par me foutre complètement de la résolution de l’énigme, qui n’avait plus rien de passionnant.

  • Marilyn Monroe : enquête sur un assassinat de Don Wolfe.

« 5 août 1962, 4 h 25 du matin : Marilyn Monroe est retrouvée morte dans sa maison de Los Angeles. Quelques heures plus tôt, trois hommes en sortaient précipitamment. Parmi eux, un des personnages les plus puissants du pays. Crime ou suicide ?

C'est au suicide que conclut à l'époque une enquête bien vite menée, et dont les zones d'ombre n'ont cessé d'intriguer depuis.Don Wolfe, journaliste américain, livre ici sa propre version des faits, fruit d'une enquête de quinze ans qui l'a mené des collines d'Hollywood aux couloirs de la Maison Blanche. »

Source: Externe

Très bien écrit et documenté, cette enquête est sidérante, vraiment. Plus qu’une simple biographie, c’est une enquête très fouillée, très dense sur ce qui reste à jamais un secret et mensonge d’État. La première partie est particulièrement édifiante sur les incohérences de l’enquête officielle, des conclusions de l’autopsie, des témoignages… Bon, parfois, on se perd parfois dans l’abondance des protagonistes jouant un rôle plus ou moins important dans la vraie vie de Marilyn, et certaines digressions sur le Maccarthysme ou l’envers du décor hollywoodien, peu flatteur, sont parfois complexes et un brin longuettes, bien que fort utiles. D’une manière générale, ce n’est pas une lecture légère, il faut être hyper concentré pour suivre. Mais c’est super intéressant, enrichissant aussi. Un récit très sérieux qui atteste d’une vérité on ne peut plus glaçante (le dernier week-end de Marilyn s’apparente à une vraie torture, tant physique que mentale, pour la faire plier…). On en ressort sonné.

 

Bonnes fêtes de fin d'année à vous tous :) !

 

 

Mag-JE-v--Aventador

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