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Le  Mag Jeunes Écrivains
22 décembre 2016

Chronique d'Ahava: Douglas Kennedy, plus fort que le guide Michelin

 

 

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Douggy knows his shit, yay!

L’auteur au nom hyper classe : Ze (almost) short présentation

 

Douglas.

Kennedy.

 

Ah, Douglas ! Comme un nom de BG venu tout droit d’un soap opera des années 80 (tu sais, avec les diamants qui brillent comme des étoiles filantes, les cheveux en choucroute et les vêtements multicolores).

Kennedy ! Comme John Fitzgerald. Le président qui a pécho Marilyn Monroe.

Alors quand tu combines les deux. Ça ne pouvait que donner un nom d’auteur stylé et glamour.

 Mais qui est Douglas Kennedy ?

Il se murmure dans les chaumières que ce cher Douglas serait en fait l’auteur anglophone préféré des Français. D’ailleurs Douggy nous le rend bien. Il est francophile. Il partagera d'ailleurs son amour pour Paris la France dans son roman La femme du Vè.

Au menu : un prof déchu (parce qu’il a niqué son étudiante et qu’il l’a tej’. La demoiselle l’a pas très bien pris et elle s’est suicidée. Ou du moins a fait une tentative. J’sais plus trop bien) qui met les voiles sur Paris. Ville pour les amoureux de la littérature, de la philosophie, et des films casse-burnes de Godard.

Notre prof se dit : Paris, la ville parfaite pour un nouveau départ. Et pour flâner au bord de la Seine.

Pour ceux qui ne le savent pas. La langue anglaise est fascinée par le concept du « flâneur ». Ils trouvent ça poétique et hautement intellectuel nos copains british et ‘ricains. Alors qu’en fait, ne nous le cachons pas, flâner n’est qu’un énième synonyme pour se gratter les couilles en chantant (glander donc).

 

Notre professeur malheureux rencontrera une mystérieuse femme bien gaulée comme il faut au cours d’une soirée, en tombera amoureux, et niquera avec tous les mardis soirs. Là sonne le début des emmerdes. (Ne jamais niquer un mardi soir, je l’ai toujours dit)

Chantage, fantôme, snuff movie, enquête policière, marchand de sommeil.

Ah, Douglas Kennedy et son amour pour la France.

 

Douggy nous a aussi livré le très acclamé L’homme qui voulait vivre sa vie. Si vous ne l’avez pas lu, pas grave, y’a le film avec le très talentueux Romain Duris (que je kiffe trop sa mère !).

Douglas Kennedy, c’est le gonz’ qui clash la société américaine et son conservatisme dans Les charmes discrets de la vie conjugale. Parce que c’est toujours bien sur un C.V de fustiger le pays d’Obama de Trump.

#Rebelle

 

Mais de quoi vais-je donc vous parler aujourd’hui ?

Eh bien de deux romans lus récemment : Une liaison dangereuse et Mirage.

Deux très bons récits qui pourtant souffrent des mêmes travers. De deux romans qui s’attachent à dépeindre un pays étranger (du moins dans les yeux du personnage principal) et des éternels clivages socioculturels.

Un thème cher à Douglas. Son premier roman, Cul-de-sac, reprenait déjà un fil conducteur similaire. Sauf que le héros se retrouvait aux prises d’une tribu d’autochtones au fin fond de l’Australie (a.k.a le pays qui par définition veut ta mort). La saveur du Kangourou grillé et de la bière trop chaude te montent aux narines ? Narmol. C’est toute l’ingéniosité de Douggy, notre guide à tous.

 

Bref, si t’as pas la thune pour te payer une escapade dans un pays exotique, emprunte donc un roman de Douglas Kennedy. Moins de vingt boules et je te garantis que tu vas en avoir pour ton argent. Prêt?

 

(Le chien en tout cas est hyper ready)

 

On attache sa ceinture et on espère que l’avion ne va pas se crasher. Ce serait trop con quand même.

 

 

Douglas Kennedy : un mec qui te parle d'aventure

 

Parce que Douggy, il joue avec mon coeur, il triche avec ma vie, il dit des mots menteurs.
Et moi je crois tout c'qu'il dit. 

Ouais. Parce que justement chez Douglas Kennedy, les maris sont des tard-bâ, des mecs qui ne font pas simplement te parler d'aventure, mais qui te trahissent par derrière. À sec. Et avec du sable!

Du genre à faire fuir Patricia Kaas pour de bon, malgré tout ce qu'elle en dit.

 

(Mulder et Scully après un twist de Douglas Kennedy. Même eux, ça leur troue le cul!)

 

Passons. 

Mirage ou l’histoire d’une meuf perdue dans le Maroc après la disparition de son époux.

Une relation dangereuse ou l’histoire d’une meuf perdue dans le grand Londres après la disparition de son époux.

 Un poil ressemblant quand même.

Dans le premier, Mirage, Robyn coule des jours heureux avec son mari et les deux s’enjaillent gaiement à Essaouira entre leçons de français, peinture à l’aquarelle, thé à la menthe et baise matinale auréolée d’un orgasme presque automatique.

Le mari, Paul, est dépensier, artiste bohème, allure Doc Martens je-m’en-foutiste jusqu’au bout du slip.

Robyn, elle… c’est une pro des chiffres. Passionnée des impôts, des prêts à la banque et du montant des assurances. Oui, Robyn, faut pas la chercher, elle est comme ça, elle dégaine les numéros de compte plus vite que son ombre.

 

Surtout, Robyn veut pondre.

Oui, pondre.

Un enfant.

Plus que tout au monde.

 

Et c’est là que ça pue. Parce que Paulinou chéri, il est pas toujours bien clair avec elle. Paulinou chéri, il va trahir la belle Robyn et alors là, c’est le début de la fin des haricots. Parce que Paulinou disparaît et que Robyn est dans la mouise.

Revenons alors à cette Relation Dangereuse, un roman qui parle de… d’une relation dangereuse justement. Parce que Douglas, c’est un fou dans sa te-tê, il a carburé à cent à l’heure pour dégoter ce titre Ô combien subtile.

Le récit met en scène Sally, une journalise qui n’a pas froid au ventre aux yeux. Elle débarque au Caire, va sur le terrain pour couvrir des catastrophes naturelles, évite les balles, court à en perdre haleine dans les bois et épargne même les petites raclures qui tentent de lui exploser la cervelle à la mitraillette. Sally c’est une warrior, mais Sally c’est aussi une gentille, t’as vu.

Sally, Américaine franchouillarde, rencontre ainsi le fringuant, le très British, Tony et les deux finissent rapidement par youker sur un matelas infesté de cafards quelque part au Caire. Puis l’amour s’en mêle. Puis un bébé. Puis une proposition de mariage. Tout ça en l’espace de quelques mois. Peut-être quatre. Pas plus. Ça va vite dans le monde de Douggy.

Donc Sally suit Tony à Londres, amoureuse qu’elle est ! Leur relation se détériore doucement. Sally souffre de dépression, Tony, lui, souffre de connard-tittude. Le mal du siècle. Celui d’un couple confronté aux aléas du mariage (« puisque je te dis que c’est à ton tour de sortir la poubelle ! »). Et pareil. Tony file à l’anglaise laissant la brave Sally totalement désemparée, livrée à elle-même.

 

 

Le Maroc, Londres : Quand Douglas Kennedy se la joue Tripadvisor

 

Dans Mirage, Douggy t’offre un rallye complet. Essaouira, Casablanca, Ouarzazate, Tata, le Sahara.

C’est beau, c’est dépaysant, c’est renversant. Moi qui suis allée au Maroc pour deux semaines et ai passé la première collée à la cuvette des WC due à une gastro foudroyante, j’avoue que j’ai plutôt été emballée du tour offert par Douglas Kennedy.

Mais en vrai. Si tu lis ce roman, t’auras p’tet moyennement envie de t’y aventurer.

Déjà la chaleur.

Les mouches.

Les bus sans climatisation (douce horreur !)

Le sable.

La misère.

 

Oui, la misère. Dans Mirage, c’est la débandade. Corruption, désillusion (ça tombe bien, c’est raccord avec le titre), outrage et trahison.

 

Du patron d’hôtel qui tente d’enfler le couple occidental. De l’inspecteur un peu trop zélé, certainement fan des enquêtes impossibles (t’sais, avec Pierre Bellemare). Du marchand qui ne lâchera aucune info sans un petit billet. Du mafieux libidineux qui fomente une vengeance imparable sur plusieurs années (mouhaha, je suis diabolikeuh). De la douce étudiante qui rêve de partir en France. Des méchants Berbères qui maltraitent l’héroïne (parce que ce sont eux les méchants). Puis des gentils Berbères qui sauvent l’héroïne (parce que ce sont eux les gentils).

 

Avouons que le voyage de Robyn n’est pas de tout repos. Rien à voir avec la virée de tata Ginette aux thermes d’Aix-les-Bains.

 

Mais parlons des solutions de Robyn. De sa tactique ingénieuse pour se sortir de toutes les mauvaises situations.

Iron Man met son armure, Hulk devient vert, Captain America brandit son bouclier, Batman file comme l’éclair dans sa batmobile, Robyn, elle, allonge les dollars.

 



 
(‘fin non. Ce sont des dirhams. Pardon)

 

Remarque quand on kiffe les finances, le geste a un sens. Mais quand même Robyn, y’a pas que les biftons dans la vie.

 Second round now !

Une relation dangereuse, Londres ou la ville qui a un balai planté dans le rectum. Au bas mot.

Après Captain America Vs Iron Man l’été dernier, assistez avec Douglas Kennedy au spin off inédit, United States VS United Kingdom. En gros, les ricains contre les rosbifs. 

On apprendra que les Américains mettent les pieds dans le plat (quel plat ?) au contraire des Anglais qui ne disent jamais ce qu’ils pensent. Les Anglais sont trop polis qu’y paraît. Trop guindés.

Really Douggy ?

 

On apprendra aussi que les londoniens ont tous le seum. Mais genre vraiment.

On les comprend. Y fait gris, y pleut. C’est pas drôle tous les jours avec une météo qui te trolle au quotidien.

Que Mark&Spencer vend du poulet Tikka Masala et que ma foi, ce n’est pas aussi mauvais que ça en a l’air.

Oui. Si Proust avait ses madeleines, Tony, lui, ne jure que par Mark&Spencer, la vénérable chaîne britannique au logo vert. Une institution, que dis-je, un haut lieu de pèlerinage.

Mais surtout on apprendra que le NHS (national health service) ça pue du caleçon sévère.

Que les médecins sont indifférents. Limite incompétents. Que les infirmières sont des aigries, des vilaines sadiques, qui se font un malin plaisir d’humilier, de malmener vertement la douce et brave Sally (qui de son côté, histoire de ne pas compliquer les choses un tantinet, se révèle chiante au possible avec ses caprices et sa litanie « c’est pas comme en Amérique. Oin, oin !»)

 

Bref, du gros clash culturel en perspective.

 


 

 

Les tips de Douglas Kennedy :

 

Avec Mirage et Une relation dangereuse, tu apprendras pas mal de trucs n’empêche. Qui pourront te servir. Ou pas.

Parce que Douggy, il est comme ça, il aime bien donner des conseils. Douggy c'est notre poto.

 

Petite liste non exhaustive.

— La crème solaire, c’est important (hein Robyn ? Toi qu’a fini cramée au troisième degré, tu le sauras pour la prochaine fois !)

—  Boire de l’eau. Beaucoup d’eau.

—  Ne pas s’amuser avec un bidon d’essence, ça risque de faire des étincelles tôt ou tard.

—  Ne pas emménager à Putney. Vu comme Sally s’y emmerde, c’est vrai que…

—  Prendre des cours de blagues. Paraît que les Anglais ont un humour très spécial. Seuls quelques élus peuvent comprendre.

—  Ne pas insulter Mark&Spencer (don’t diss M&S, bitch !) Parce que quand même. Mark&Spencer quoi. Y font aussi des super pâtes à la carbonara. Testées et approuvées par Douglas, le nouveau Cyril Lignac. Ou Etchebest. ‘fin comme je regarde pas la télé…

 

Mais surtout. Dans l’un comme dans l’autre. Douglas Kennedy ne le répétera jamais assez : toujours avoir un code pénal sur soi.

 

Ça aide vachement.

C’est un peu lourd par contre.

 

Verdict ?

 


 

Baromètre du thriller qui ne te fera pas frissonner : 60%

 Baromètre du shade culturel : 85%

Baromètre Tripadvisor : 45%

Baromètre général : 70%

 

Certified fresh

Ahava

 

 

 

 

 

 

 

 

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