Focus sur "La mariée était en blanc", de Mary Higgins Clark et Alafair Burke
Tout le monde connaît Mary Higgins Clark, reine du polar et du roman à suspense américains depuis près de quarante ans. On sait aussi qu'elle unit parfois sa plume à celle de sa fille Carol.
Alafair Burke, elle, est plus méconnue. Elle est une des nouvelles voix du polar contemporain.
Après le succès de L'affaire Cendrillon, les deux auteures renouvellent leur collaboration pour un second polar centré autour de "l'enquêtrice" Laurie Moran. Une enquêtrice qui n'a en fait rien d'une femme flic ou d'un procureur puisqu'elle est productrice d'une émission de télé-réalité spécialisée dans la reconstitution d'affaires criminelles classées et non élucidées : Suspicion.
Et cette fois-ci, Laurie hérite d'un sujet en or et hyper glamour : la disparition d'Amanda Pierce, surnommée par la presse "la mariée envolée", le jour de ses noces dans un luxueux hôtel de Palm Beach cinq ans plus tôt. Et les suspects ne manquent pas, sans compter que la belle et richissime Amanda n'était pas forcément la jeune femme que l'on croit.
Bref, un postulat un brin bling-bling pour une intrigue bien construite, bien menée mais sans grand éclat. En cause, des personnalités assez froides, assez effacées, ne suscitant guère l'empathie (un vrai défaut), des dialogues assez plats, sans réel relief, et surtout une écriture plutôt simpliste et décevante (en tout cas dans sa VF). Serait-ce dû à la traduction, à deux plumes elle aussi (Anne Damour et Sabine Porte) ? Toujours est-il que même si on ne perçoit pas les différences de style entre les deux auteures originelles, je ne parviens pas à retrouver l'excellence et la maîtrise qui m'avaient fait adorer Un cri dans la nuit ou Deux petites filles en bleu. La conduite narrative est pourtant efficace, rythmée par la concision des nombreux chapitres. Mais ça reste plutôt globalement lent, même si c'est prenant. Il n'y a que la fin qui s'accélère trop vite, qui fait très "expédiée" par rapport au reste.
En résumé, un bouquin à lire pour l'intrigue et l'enquête, bien plus que pour ses qualités littéraires.