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Le  Mag Jeunes Écrivains
9 février 2016

Spécial Saint-Valentin : "Quoi, d'notre amour feu ne resterait que des cendres ?" (2ème partie)

Après avoir braqué les projecteurs sur deux témoignages artistiques majeurs de célèbres idylles passionnées, poursuivons avec d'autres témoignages d'amour, issus du 7ème art.

-Alain Delon & Romy Schneider

Couple mythique s'il en est, emblématique du glamour des sixties, l'idylle entre Romy & Delon ne dura en réalité que 5 ans. Pourtant, leur amour fut tel qu'il semble encore aujourd'hui survivre à l'actrice tragiquement disparue en 1982. 

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Lucide, sans doute trop, elle reconnaîtra dans son journal intime que leur histoire n'était pas vouée à durer. Parce que "Personne ne peut se renier. Peut-être ne peut-on tout simplement pas faire tomber en se secouant toutes les influences qui ont marqué une enfance. Alain ne le pouvait pas, je ne le pouvais pas non plus. C'est pourquoi, dès le début de nos rapports, la fin était inévitable. Seulement, à ce moment-là, nous ne le savions pas encore. Ou bien nous ne voulions pas en convenir - en tous cas, pas moi."*

C'est le cinéma, leur métier d'acteur qui permettra leur rencontre, qui les séparera ensuite et qui permettra leurs retrouvailles.

1958, le réalisateur Pierre Gaspard-Huit propose à Romy de reprendre le rôle que sa mère Magda Schneider avait tenu en 1933 dans un remake intitulé Christine. Elle a l'opportunité de choisir son partenaire masculin sur photo : ce sera le bel Alain Delon. Avant le tournage, les producteurs du film organiseront une entrevue avec la presse dans les salons de l'aéroport d'Orly : ce sera leur première rencontre, au pied de l'escalator. Et d'emblée le coup de foudre ? Non, point de coup de foudre, ni pour l'un ni pour l'autre. Leurs premiers rapports sont même houleux, Romy ne parlant pas français et trouvant Delon trop arrogant.

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L'actrice relatera sa première impression ainsi : "En bas de l'escalier se tenait un jeune homme trop beau, trop jeune, trop bien coiffé, habillé comme un gentleman, cravate et costume trop à la mode. Alain Delon. Même le bouquet de roses qu'il avait à la main était trop rouge. J'ai trouvé l'ensemble de mauvais goût et le garçon sans intérêt."*

De son côté, l'ex-jeune premier du cinéma français évoquera cette rencontre dans sa lettre d'adieux à sa Puppelé*, publiée dans Paris-Match en 1982 :

" Tu arrivais de Vienne et j'attendais, à Paris, avec un bouquet de fleurs dans les bras que je ne savais comment tenir. Mais les producteurs du film m'avaient dit : «Lorsqu'elle descendra de la passerelle, vous vous avancerez vers elle et lui offrirez ces fleurs». Je t'attendais avec mes fleurs, comme un imbécile, mêlé à une horde de photographes. Tu es descendue. Je me suis avancé. Tu as dit à ta mère : «Qui est ce garçon ?». Elle t'a répondu : « Ce doit être Alain Delon, ton partenaire... ». Et puis rien, pas de coup de foudre, non. Et puis, je suis allé à Vienne où l'on tournait le film. Et là, je suis tombé amoureux fou de toi. Et tu es tombée amoureuse de moi."

Puis ce seront les fiançailles à Lugano en 59, la vie à Paris. La carrière de Delon explose, celle de Romy est au point mort. La rencontre avec Visconti la relance et lui ouvre même les portes de l'Amérique, pays où elle s'installe en 1962 puisque La Columbia lui a offert un contrat pour 7 ans. Elle d'un côté, Delon de l'autre, il finira par la quitter en 1963.

Cinq ans plus tard, ils se retrouveront pour le film La Piscine. C'est Delon qui persuade le cinéaste Jacques Deray d'engager Romy.

"J’ai tout de suite songé à Romy pour le rôle de Marianne, dira-t-il dans une interview en 2008. On voulait m’imposer Monica Vitti ou Angie Dickinson. Moi, je voulais Romy et personne d’autre, ou alors je ne faisais pas le film."

Leur couple crèvera littéralement l'écran dans toute sa sensualité et relancera la carrière de l'actrice, à nouveau en panne après sa parenthèse américaine.

C'était le cadeau de Delon à sa Puppelé* : "Ces retrouvailles étaient vraiment fabuleuses, intenses, émouvantes, et plus qu’amicales. Il n’y avait plus de passion entre Romy et moi. C’était autre chose, plus fort, plus puissant. Elle n’était plus la Romy de Christine puisque dix années s’étaient écoulées. Je n’étais plus non plus le jeune fauve sur lequel la presse allemande s’était acharnée. On avait changé, mais les années n’avaient pas amoindri notre amour."

Et si le couple n'en est plus un, ils resteront liés jusqu'au bout, jusqu'à la fin. "On s’est séparés mais jamais quittés, corrige Delon quand on évoque leur rupture."

Romy était son premier amour, le plus grand. Elle est celle qui l'accompagne partout avec lui (il conserve précieusement une photo d'elle dans son portefeuille), celle qu'il avoue regretter de ne pas avoir épousée tout en reconnaissant qu'il n'aurait probablement rien pu changer à sa triste destinée.

Quand elle s'éteint à l'âge de 43 ans, le coeur usé par la vie, il abandonnera toute pudeur et lui écrira ces mots (Paris-Match 1982) : "Ma Puppelé*, je te regarde encore et encore. Je veux te dévorer de tous mes regards (...) Repose-toi. Je suis là. J'ai appris un peu d'allemand, près de toi. Ich liebe dich. Je t'aime. Je t'aime ma Puppelé*."

Plus tard, c'est tout naturellement que l'Académie des Césars désignera Alain Delon pour décerner à l'actrice un César d'honneur en 2008. Très ému, c'est directement à son ex-fiancée qu'il s'adressera : "On m'a demandé de bien vouloir lui remettre un César d'Honneur, j'ai accepté. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que... Parce que cette année, tu aurais 70 ans et que tu me manques terriblement. Parce que nous nous sommes fiancés il y a 50 ans, parce que nous avons nagé ensemble il y a 40 ans dans La Piscine, parce que nous nous sommes aimés, parce que nous avons été heureux ensemble et malheureux quand David* est parti. Parce que c'était toi, parce que c'était moi. Voilà pourquoi." Il terminera son hommage en demandant une standing ovation pour l'amour de sa vie.

 

 -Anne Parillaud & Luc Besson

Les femmes ont toujours eu beaucoup d'importance dans la vie personnelle de Besson, et il a toujours fait en sorte de le leur rendre dans sa vie artistique.

"J’ai grandi sans frère ni sœur, confie-t-il à un journaliste au cours d'une interview. Du coup, les filles ont long­temps été un mystère. Je ne les ai appro­chées que très tard et je pense que j’ai comblé ce défi­cit en inven­tant des histoires où elles avaient le beau rôle."     

En 1986, il rencontre Anne Parillaud et en tombe amoureux, notamment de sa mystérieuse personnalité. Mais il trouve que le cinéma exploite mal ses talents d'actrice, et celui des femmes en général. C'est pour elle qu'il créera le personnage de Nikita, chamboulant ainsi les codes cinématographiques du moment.

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"Dans les années 80, tous les héros étaient des hommes et avaient 60 de tour de bras. Avec Nikita j’avais envie de montrer que les femmes ne sont pas que de petites choses fragi­les…"

Dans ce thriller, point de sensualité ou si peu, mais de l'action et un soupçon de folie. Anne Parillaud y endosse un rôle très physique pour lequel son homme lui impose de vivre enfermée pendant 6 mois dans une pièce sombre. Pour sa prestation et alors que leur idylle s'achève à la ville, elle remportera le César de la meilleure actrice en 1991, ce qui lui ouvrira les portes d'Hollywood.

Si la critique est mitigée à sa sortie, de part et d'autre de l'Atlantique, le long métrage connaîtra un honnête succès public en France avec plus de 3,5 millions de spectateurs, et sera le premier film français à dépasser les 5 millions de dollars de recette aux Etats-Unis, ce qui assoira la notoriété internationale de Besson.

Nikita fera d'ailleurs l'objet de 3 remakes (un américain et deux hongkongais) et 2 séries télévisées dérivées. Quel film français peut en dire autant ?

 Fin de la 2ème partie

 

*: Les citations de Romy Schneider sont extraites du livre autobiographique "Moi, Romy : le journal d'une vie" (1998)

*: Puppelé est le surnom que donnait affectueusement Alain Delon à Romy. En allemand, ça signifie "petite poupée".

* David était le fils de Romy Schneider. Sa mort accidentelle à l'âge de 14 ans en juillet 1981 la laissera anéantie. Elle ne s'en remettra pas.

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