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Le  Mag Jeunes Écrivains
17 septembre 2016

9ème édition de JE Bouquine : "Naufrages" d'Akira Yoshimura

JE-Bouquine

Alors que les membres du Club JE Bouquine lancent leur 13ème édition à la faveur de la rentrée, je vous propose de revenir sur la 9ème session qui s'était ouverte en novembre dernier (Eh oui, j'ai un peu de retard...) et ce que ces JE avaient pensé de leur lecture du roman d'Akira Yoshimura (1927-2006) : Naufrages, paru aux éditions Actes Sud.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce romancier et nouvelliste japonais contemporain, primé à 5 reprises, on peut dire qu'il puise son inspiration dans les légendes de son pays (comme pour Naufrages) ou dans des faits divers souvent liés à la Seconde Guerre Mondiale (La guerre des jours lointains). Auteur de 11 ouvrages traduits et publiés en français, son style d'écriture est décrit comme assez sombre et d'une remarquable précision.

A.Yoshimura

Cela posé, de quoi donc parle Naufrages, me direz-vous?

Eh bien voici ce qu'en dit le quatrième de couverture :

"Dans un village isolé entre mer et montagne, une petite communauté tente d’échapper à la misère en entretenant d’étranges coutumes. Isaku n’a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg au-delà de la montagne. Devenu d’emblée chef de famille, Isaku se voit attribuer une responsabilité dont il ne peut imaginer les conséquences. Une tempête s’annonçant cette nuit-là, d’immenses feux sont allumés sur la plage. Chargé de surveiller ce rite ancestral, Isaku va assister à l’arrivée d’un navire qui, ayant repéré les feux depuis le large, s’approche de la plage pour échapper au naufrage. Mais une barre rocheuse déchire la mer aux abords du village, et le piège se referme sur ce bateau qui, sous les yeux horrifiés de l’enfant, sombre en offrant à la communauté sa précieuse cargaison.
A travers ce récit envoûtant et cruel, Akira Yoshimura évoque la violence presque primitive d’une communauté villageoise totalement isolée dans un Japon hors du temps. S’appuyant sur le cycle des saisons, il décrit les conséquences de cet enfermement sur le destin d’un enfant dont la naïveté ne peut engendrer la révolte ni quelque autre forme de jugement face à la misère."

9782742746514

Et au final, nos JE, ils l'ont aimé ou pas, ce bouquin ?

Sur les 8 retours de lecture, c'est l'unanimité : ils ont tous beaucoup aimé ce voyage au coeur d'un japon ancestral. Et si certains ont eu du mal à entrer dans le livre, en partie à cause d'un rythme plutôt lent, calqué sur celui des saisons, les mots et l'histoire ont fini par les embarquer.

Certes, c'est un livre tragique, avec son lot de misère humaine et de morts, mais ce qui a particulièrement séduit réside dans les descriptions des scènes de pêche, de la vie quotidienne ou géographiques. Il y a de la poésie dans ce roman, oui, mais pas seulement, il y a la dureté de la vie, la froideur des événements inéluctables, racontés sans pathos, avec retenue et pudeur.

Il y a tout ça dans ce roman initiatique, comme une photographie d'un Japon médiéval qui n'est plus, où des villages isolés luttaient pour leur survie.

Pour finir, deux extraits qui parleront mieux de ce livre que ne le ferait ma chronique :

"De vieux capuchons de paille flottaient çà et là dans les premières vagues. Quand les rouleaux s'écrasaient sur les récifs au loin sur la côte, l'écume arrivait par vagues successives aux pieds d'Isaku et la mer se cambrait pour venir s'écraser contre les rochers.
Il pleuvait et la surface de la mer fumait. Des gouttes de pluie mêlées d'écume passaient à travers les trous de sa capuche. La côte rocheuse était bordée d'une mince étendue de sable où venaient s'échouer les épaves.
Isaku attendit que la mer se retire pour s'avancer et attraper un morceau de bois coincé entre les rochers. Il était courbe et portait des marques de clous. C'était un peu lourd, il n'avait que neuf ans, mais il prit appui sur le rocher et tira du mieux qu'il put, si bien qu'il réussit à le faire glisser."

"La vie était un don des dieux et des bouddhas, et quand venait la mort, l'âme humaine partait aux confins de la mer, pour ensuite revenir dans le ventre d'une femme afin de revivre dans le corps d'un bébé."

Alors, vous laisserez-vous tenter par ce voyage vers l'empire du soleil levant ?

Klik-Aventador

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