5ème édition de JE Bouquine : "Un privé à Babylone" de Richard Brautigan

Tels que je vous imagine, vous devez être en train de vous dire : "L'Avent', il décartonne complètement ! Parce que la dernière fois qu'il nous a parlé du club JE Bouquine, il en était à sa 8ème édition. Alors soit il ne sait pas compter, soit il a trop forcé sur le french-tea..."

Ni l'un ni l'autre, les amis ! J'avais juste envie de vous proposer un petit voyage dans le temps, un retour en arrière un peu moins d'un an plus tôt qu'aujourd'hui. A l'époque, je n'avais encore jamais lu les compte-rendus de lecture des membres du club JE Bouquine. Et lire celui-ci m'a passionné parce que le roman qu'ils avaient alors choisi, il n'aurait sans doute jamais rejoint ma PAL. Mais depuis, oui. Ca m'a furieusement donné envie de me le procurer. Y'a plus qu'à... 

Quel est donc ce roman qui a l'air si délectable ?

Eh bien il s'agit d'Un privé à Babylone, de Richard Brautigan (1935-1984). 

 Et voici ce qu'en dit le quatrième de couverture : "Un pastiche policier par un poète de l'absurde, ça donne ça : un privé, mais alors privé de tout, d'affaires, de belle blonde, de balles pour son 38, accro à la rêverie. Heureusement qu' à Babylone, c'est un super héros... Une parodie déjantée et magnifique de roman noir, concoctée par un des plus célèbres chantres de la beat generation. "  

 Et alors, qu'est-ce qui leur a tant plu là-dedans, aux membres de JE Bouquine ?

C'est drôle, décalé, déjanté même, parodique en tout cas avec un aspect BD un peu kitsch très assumé. Des chapitres courts qui s'avalent très rapidement. Le ton très juste et l'écriture achèvent de convaincre.

Le revers de ces aspects plutôt fun, c'est que certains lecteurs restent sur leur faim et ressortent de Babylone ou de Frisco un peu frustrés. Ne le lisez pas pour le côté polar, finalement secondaire, car de ce point de vue-là, certaines questions restent sans réponses.

En fait, Trikopp (membre du club JE Bouquine) résume parfaitement le bouquin à sa manière : "Le héros est paumé de chez paumé, mais pas désespéré. C'est un portrait d'une misère douce, indolente, inconsciente. Il galère pour moins d'un dollar, rêve de fortune et préfère s'échapper dans ses rêves. C'est un enfant, dans un lieu où personne n'est vraiment humain, mais plutôt dans une cour d'école remplie de figures plus ou moins proches, plus ou moins identifiables, des bienveillantes et d'autres plus malignes, mais sans méchanceté pure."

Et puis, il y a des passages qui marquent, de façon quasi unanime, comme celui-ci : 

"Elle était assise tout près de moi et son haleine ne sentait pas du tout la bière. Quand je pense qu’après avoir fini les six bières elle était tout de suite remontée en voiture sans aller aux toilettes : à se demander où la bière avait bien pu foutre le camp. "

Une autre citation toute aussi sympathique :

"Le cou du chauffeur resta tranquille pendant que nous traversions San Francisco pour rejoindre le Golden Gate Bridge. Je me rendais compte que son cou était parfaitement capable de provoquer de gros ennuis. J'ai essayé d'imaginer ce qui se passerait si on faisait quelque chose qui déplaise à ce cou. Et je n'ai pas du tout apprécié ce que j'imaginais. J'allais rester dans les petits papiers du cou. Si ça ne dépendait que de moi, ce cou-là et moi allions devenir très potes. Le cou n'aimait pas le mot "champagne". J'allais faire très attention de ne pas utiliser ce mot-là à l'avenir. Le cou aimait le mot "bourbon" : c'était donc un mot que le cou allait vachement entendre."

En tout cas, Un privé à Babylone semble être un bon moyen de faire connaissance avec la plume de Brautigan puisque même ceux qui ont été les moins sensibles aux charmes de Babylone l'ont apprécié et manifestent l'envie de découvrir d'autres ouvrages de l'auteur.

Et vous, vous laisserez-vous tenter par une virée à Babylone ?

Comments

[Aventador]

Bonne lecture alors :) !

[James]

A y est, il est sur ma liseuse !





Enfin reste à le lire...

[Aventador]

N'est-ce pas ?

[James]

Miam ! Voila qui semble intéressant.