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Le  Mag Jeunes Écrivains
7 septembre 2016

Interview de Pierre Léauté

Pierre Léauté

Vous connaissez peut-être déjà Pierre Léauté, ou une ou plusieurs couvertures de ses ouvrages :

Les négriers de babylone

Son premier roman d’anticipation à 25 ans, paru aux éditions Pays & Terroirs (2005)

 

Mort aux grands

Son deuxième roman, paru en septembre 2015 aux éditions Le peuple de Mü.

 

Guerre aux grands

Suivi en mars 2016 par « Guerre aux grands ! » (préfacé par Pierre Bellemare).

 

chatonaute

Ainsi qu’une nouvelle gratuite intitulée « La chatonaute, a space cat odyssey »
(spin-off de Guerre aux grands !)

 

Aujourd’hui, je vous propose de nous arrêter sur son dernier roman, le premier volet de la trilogie Les temps Assassins / Rouge Vertical, chez le même éditeur. Un roman fantastique et d’uchronie.

les temps assassins

 

La mort vous libère de tout.
Sauf de vos démons intérieurs.
Après une vie de trahisons, d'aventures et de défis, les flammes de l'enfer lui sont interdites.
Condamnée à errer sur Terre, Charlotte Backson va réapprendre son humanité et laisser derrière elle sa dernière incarnation, Milady de Winter.

Du moins, c'est ce qu'elle croit…

 

****    ****

 

Fa-a-FaceBonjour et merci Pierre de répondre à quelques questions.

Quand as-tu commencé à écrire ?
J’avais dix ans ! Comme nous n’avions pas de magnétoscope à la maison (oui, je suis vieux), je réécrivais les histoires des dessins animés que je voyais à la télévision, dans l’hypothétique espoir de les figer dans le temps et dans ma mémoire. Et j’ai même retrouvé dans le grenier ma première nouvelle… Une sombre histoire de comte maléfique opposé à deux jeunes héros en bicyclette !

As-tu envoyé d’autres romans aux maisons d’édition avant ceux présentés ci-dessus ou tes essais ont-ils tous été fructueux ?
Oui ! Je veux rassurer les jeunes plumes, je me suis pris mon lot de râteaux ! Mais il y a des échecs qui font grandir, et parfois même des rendez-vous manqués qui se retrouvent plus tard ! Pour Les Temps Assassins qui sortent ce 14 septembre, j’ai par exemple refusé une offre d’une première maison et j’ai attendu près de deux ans plus tard pour concrétiser avec une autre ! Patience et longueur de temps…

Si j’ai bien compris, tes deux précédents romans seraient partis d’une farce potache ?
 Le diptyque des grands, constitué de Mort aux grands! et de Guerre aux grands!, est parti d’une vanne un peu inquiétante. Comme je ne suis pas beaucoup plus grand (ou moins petit) qu’Augustin Petit, le héros de ces deux romans, j’ai longtemps rigolé avec des amis beaucoup plus élancés que moi, leur disant qu’on devrait interdire aux grands d’aller au cinéma ! Et un jour, j’ai compris que je tenais là un sujet neuf. Je me sentais comme ces aventuriers qui découvrent une cité d’or paumée en pleine jungle ! Et personne pour vous piquer le trésor…

Passionné de septième art, il est dit sur ton site que tu donnes à ton écriture un style résolument visuel et cinématographique sans sacrifier pour autant à la véracité historique. Pourrais-tu nous offrir un extrait pour illustrer cela ?
Le cinéma, plus que la littérature encore, est le ciment de mon écriture. J’essaie d’imprimer un mouvement et un rythme, ainsi qu’un découpage particulier. Certains s’étonnent de ce que je décrive peu les personnages ou les décors, je préfère aller droit au but et distiller les informations essentielles au gré des dialogues et de l’action.

Un extrait de Mort aux grands !, puisqu’il en faut un !

« Je me relevai trop tôt et sans le temps de crier gare, l’impensable survint. Modelée de stries cuivrées, elle bondit de son refuge dans un panache de feu et de flammes, étêta la cime des herbes les plus hautes, se faufila dans l’anse d’une charrue abandonnée, parcourut monts et vaux, emporta le petit doigt de Mangin et, en bout de course, se logea dans mon œil droit. Je hurlai à la mort avant de tomber sans connaissance, un mince filet de sang s’écoulant à flots réguliers de ma blessure. Cette fichue balle m’arracha bien des illusions.

— Ah! Vous êtes verni, vous! Cinq centimètres plus haut et c’était la caboche qui prenait! Vot'  fiancée compterait déjà les sous de vot' solde! »


Tu es publié principalement aux éditions Le peuple de Mü. Est-ce un choix de poursuivre avec une seule maison d’édition ?
Oui pour le diptyque des grands et la trilogie des Temps Assassins. Mon éditeur est un jedi à qui on ne peut dire non ! Il possède la force ! Blague à part, je ne m’interdis pas de travailler avec d’autres éditeurs mais j’accorde une grande importance à la parole donnée et à l’engagement. ;-)

Quand je lis ton CV, je me demande ce que tu as fait entre 2005 et 2015. Tu peux tout nous dire, tu sais!
Je ne peux pas. L’armée m’a fait signer des papiers.

Ta maison d’édition s’occupe aussi du Dépôt Imaginaire. As-tu déjà participé à des ateliers là-bas, des rencontres ou des dédicaces?
Pas encore ! La distance est un peu grande entre Nantes et Lyon, mais je serai présent cette année aux aventuriales ! Je participerai d’une autre manière au dépôt imaginaire, mais là, c’est une surprise ! En ce qui concerne les salons et les dédicaces, disons que le planning commence à se remplir sérieusement !

Parlons à présent de ton dernier roman, qui sortira le 14 septembre. On y retrouvera Milady de Winter, un personnage du roman d’Alexandre Dumas « Les Trois Mousquetaires ». Une ennemie pleine de ressource, au service du Cardinal de Richelieu. Une espionne au lourd passé criminel qui sait user de son charme. Est-ce que c’est ce personnage qui t’a inspiré le roman ou est-ce un autre événement qui est à la base de ton histoire?
Les deux. J’ai toujours été attiré par les « bad guys » et, dans le cas de Milady, il y avait matière à réaliser quelque chose d’énorme. Pour être honnête, le roman de Dumas laisse beaucoup de part d’ombre à ce personnage et suppose que cette femme est un monstre, un « démon ». J’ai résolu à ma manière le mystère de Charlotte Backson…

Je voulais également travailler sur le concept du voyage dans le temps et créer mes propres codes… Entre Highlander et Sliders ! Dans les Temps assassins, Charlotte peut mourir mais renaît chaque fois en 1622 dans une forêt du Berry, là où son époux l’a pendue… Elle crée ainsi une nouvelle ligne de temps, une fractale, à chacune de ses nombreuses vies.

On parle d’un roman d’aventures qui mêle le fantastique à l’uchronie. Y dévoileras-tu une nouvelle facette de cette femme ? Allons-nous découvrir de nombreuses similitudes ?
J’ai voulu humaniser Milady. Dumas a créé une intrigante, une mante religieuse, mais n’a que peu justifié ses actions. Les Trois Mousquetaires sont un livre, certes génial, mais également misogyne et je voulais rendre justice à ce personnage incroyable. Il est facile de traiter quelqu’un de monstre, plus délicat de le comprendre. Et l’uchronie est plus que présente ! Dans le premier volet des Temps assassins, par exemple, le roi Louis XVI parvient à fuir jusqu’en Autriche auprès de Léopold II sans être arrêté à Varennes !

Pour ce dernier livre, on parle d’une atmosphère loufoque et sombre, qui nous baladerait aux confins de la folie. Est-ce ton style habituel d’écriture ?
Loufoque, non. Dramatique, oui. Il y a de l’ironie, voire de l’humour, mais j’ai voulu créer une grande fresque impressionniste, qui se dévoile par petites touches. La folie est un thème intéressant à traiter, je le concède, mais j’ai beaucoup travaillé sur l’intrigue pour qu’elle soit à la fois lisible et complexe sur plusieurs niveaux.

Combien de temps d’écriture t’a-t-il fallu pour terminer cet ouvrage ?
Trois ans. Quatre réécritures.

Ta femme est-elle toujours l’unique bêta-lectrice ?
Oui ;-) Elle sait mettre rapidement le doigt sur les problèmes. Et là, s’ensuivent scènes de ménage, vaisselle cassée et menaces d’émigrer chez maman. Valérie a été une aide précieuse pour cet ouvrage que je lui ai d’ailleurs dédié, elle a su me donner de précieux conseils !

Qui a réalisé cette sublime couverture et comment s’est passée la collaboration?
Fanny Liabeuf, une illustratrice de talent que vous pouvez retrouver sur Facebook à cette adresse : https://www.facebook.com/o.naiky/?fref=ts

Elle a travaillé précédemment sur Le Ménétrol de Sébastien Tissandier, publié également au Peuple de Mü. Fanny est incroyablement douée et la couverture des Temps Assassins a déjà attiré l’œil de beaucoup ! Nous avons travaillé ensemble pendant plusieurs semaines sur cette couverture qui représente la scène clé du livre. Quand la trilogie sera complétée, une unité graphique se dégagera et certains lecteurs pourront s’amuser à remarquer les détails qui auront changé…

Trouvera-t-on d’autres illustrations ?
Trois autres illustrations inédites sont présentes dans ce livre, oui. Elles sont superbes, vraiment ! L’une d’elles représente Milady à genoux devant le bourreau, avec la lune et les mousquetaires comme seuls témoins… J’ai frissonné la première fois que j’ai vu le dessin !

As-tu une anecdote amusante à nous confier concernant ce livre ?
Eh bien… L’inspiration me vient quand je prends une douche. Je serais bien incapable d’expliquer pourquoi, mais tout ce que je peux affirmer, c’est que la facture d’eau a été salée !

Je te cite « C’est la beauté de l’écriture que de transcender ces longs mois de solitude et de peine en quelques instants de pure magie ! »  Écrire pour toi est donc synonyme de solitude et de peine, j’imagine donc que tu n’écris pas entre deux cours sur un coin de ton bureau. A quels moments de la journée écrits-tu et combien de temps ? Te faut-il un contexte particulier pour arriver à écrire ?
Si, j’écris entre deux cours sur mon bureau… Et la nuit aussi, comme beaucoup de mes congénères ! J’ai par contre besoin de m’isoler devant mon fidèle macbook avec de la musique ! Impossible de me concentrer autrement. Je suis par contre assez lent à écrire… 500 mots par session d’écriture, c’est déjà bien pour moi. J’aime beaucoup être seul dans ma bibliothèque, chez moi, à écrire et imaginer des histoires !

Tu sembles être très actif au niveau des dédicaces et des salons. Que retires-tu de ces rencontres ? Les déplacements valent-ils la peine en matière de vente ?
J’ai déjà connu des salons catastrophiques où l’on a dépensé plus d’argent à se payer un sandwich que l’on n’en a gagné à vendre ses livres. Mais j’aime vraiment ces instants de dédicaces, ils font partie du « métier ». The cherry on the cake, ce sont les salons que je partage en compagnie de mes amis auteurs du Peuple de Mü ! On rigole bien ;-) Les chiffres de vente, je m’en soucie moins maintenant, car une carrière se fait sur le long terme.

Ton livre « Mort aux grands » a été présélectionné pour plusieurs prix littéraires. Qu’est-ce que cela fait ?
J’ai été heureux que ce livre soit reconnu. Mort aux grands! est notamment en lice pour le prix Actu Sf de l’uchronie 2016, et c’est déjà un grand honneur d’être associé à de grands noms du genre comme Jean-Luc Marcastel.

Tu as de nombreux projets en cours, comment arrives-tu à mener de front tout cela ?
Dormir moins pour travailler plus, voilà ma devise ! Cette année, je me consacre davantage à l’écriture, j’ai cédé la place de président d’un club de poker et j’ai allégé mon quota d’heures de cours. J’ai effectivement beaucoup de projets en tête… Romans, pièce de théâtre, nouvelles et des projets plus surprenants !

Aurais-tu un conseil à partager avec tes lecteurs concernant l’écriture, la recherche d’édition et l’après-édition?
S’accrocher. Travailler. Et travailler encore. Croire en sa bonne étoile. Mais ne jamais se reposer sur ses lauriers !

Merci d’avoir partagé quelques instants avec nous. Je me réjouis de découvrir ce nouveau roman et j’espère que d’autres se plongeront aussi dans cette aventure.

 

Son site : http://www.pierreleaute.com/

Sa page Facbook : https://www.facebook.com/pierre.leaute

La maison d'édition : http://www.lepeupledemu.fr/

 


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