Quand la calligraphie mène à Julien le Minous (Pandémonium)

23 avril 2016

Quand la calligraphie mène à Julien le Minous (Pandémonium)

Le hasard d’une page FB m’a mené vers un calligraphe, Tolga Girgin. Un ingénieur turc qui a eu l’idée de créer une écriture 3D.
Plutôt spectaculaire non ? On dirait que les lettres sortent de la page !

Puis je me suis souvenue d’une couverture calligraphiée d’un livre proposé par un membre du forum Jeunes Ecrivains. Elle aussi avait beaucoup de classe :

Ce livre, c’est celui de Julien le Minous (plus connus sous le pseudonyme de Pandémonium).

Derrière la calligraphie se cache pourtant une très belle couverture, mais proposer une version personnalisée du recueil, avec tampon et numérotation, je trouve cette idée sublime et cela apporte beaucoup de cachet. Pour ma part, je suis fan.

Julien, comment t’es venu l’idée de proposer une couverture faite main ?
Je tenais à créer une version personnalisée de mon livre afin d'avoir un revers à sa version grand public, vendue sur Amazon. Du fait-main, coupé, calligraphié, numéroté, tamponné, emballé et expédié par mes petites mains.

As-tu réalisé de nombreux essais avant d’opter pour le brou de noix sur papier kraft ou était-ce ta première idée ?
La première fois que j'ai testé de l'encre en brou de noix, j'ai été purement émerveillé par les nuances de couleur des lettres. Associé au papier kraft, l'effet rappelle les vieux manuscrits, et forcément, ça me plaît.

Depuis combien de temps fais-tu de la calligraphie ?
J'ai toujours eu une passion pour la calligraphie, qui s'est d'abord exprimée par le graffiti et quelques timides expressions murales, puis s'est résumée à des gribouillages sur un cahier lorsqu'il n'y avait rien d'autre à faire. Mais ce n'est que depuis le début de l'année 2016 que je découvre véritablement l'art de la calligraphie, après avoir reçu comme cadeau de Noël plumes, encre et manuel. Immédiatement, en bon monomaniaque que je suis, j'y ai passé plusieurs heures par jour afin d'apprendre au plus vite la plupart des alphabets gothiques, des bases qui me permettent de prendre maintenant quelques libertés et de tracer peu à peu mon expression dans les lettres.

Parlons à présent de l’ouvrage qui le renferme. La couverture est sublime, c’est une photographie prise par ton frère. Vous êtes une famille versée dans les arts ?
En fait, pas du tout. J'ai longtemps fait office de vilain petit canard de la famille. Heureusement, depuis quelques années, mon frère m'a rejoint sur le mauvais chemin en se découvrant une passion pour la photographie et le dessin.

« Papa m’aurait raconté l’histoire du pays qui ne mourait pas, la légende du mont Gribou, le conte du fleuve qui était humble car si grand et si petit à la fois, la fleuraison des hirondelles de la Saint Banard, la légende du canal qu’on appelait cicatrice, il aurait récité des poèmes sur la souterraineté méditerranéenne, l’histoire des titans de l’atlantique, les mondes perdus et les mondes oublieux car oubliés, et papa aurait dit, nous vivons dans le plus merveilleux village du monde – et merveilleux je l’aurais répété dans ma tête plusieurs fois, comme une chanson, comme un refrain. »

« Derrière l’immense chose en forme de radiateur en fonte ». Quand on arrive sur le titre de ton recueil, cela ne laisse pas indifférent (en imaginant qu’on aurait pu le rester jusque-là après la calligraphie et la photo). Ce n’est pas commun, pourrais-tu nous expliquer ce choix ?
Il s'agit du titre de la principale nouvelle du recueil (qui est d'ailleurs suffisamment longue pour la nommer novella), qui d'ailleurs remporta un concours de nouvelles sur le forum.

Tu as autoédité cet ouvrage via CreateSpace, en choisissant comme nom d’éditeur « Le nuage et le Cendrier ». Là aussi, pourrais-tu nous en dire plus ?
Il y a quelques années, lorsque j'ai voulu créer un blog, il me fallait lui trouver un titre... Je fumais à la fenêtre, le brainstorming s'arrêta là : le nuage et le cendrier. Je validai : les mots simples sont plus faciles à « remplir ». Et aujourd'hui, j'en fais ma maison d'édition imaginaire.

Ce recueil présente une novella et dix nouvelles écrites entre 2008 et 2013, dans le genre réalisme magique, SF, blanc. De quels éléments surnaturels et irrationnels t’es-tu inspiré ? Et est-ce qu’avoir été gardien de cimetière et éclusier t’as apporté l’inspiration ? Y a-t-il du vécu ou purement de l’imaginaire ?
Je m'inspire beaucoup de mon vécu, et en même temps assez peu. Il ne représente pour moi qu'une sorte de base modulable à volonté. Ainsi la part de vécu est présente dans chacun de mes textes, mais il serait probablement une mauvaise idée de tenter d'y faire le tri. Mon expérience d'éclusier, par exemple, fut très inspirante, tandis que celle de gardien de cimetière n'a pas donné une seule ligne potable (je n'avais qu'une envie, ne plus y penser et oublier...)

En furetant un peu j’ai vu que tu avais publié en 2011 « Chloé » dans un recueil de 14 nouvelles titré « Jeunes Ecrivains ». J’avoue être tombée des nues car je ne savais pas que les membres du forum s’étaient un jour rassemblés pour publier sur Thebookedition. Etait-ce une belle expérience ?
Je n'avais participé à ce recueil qu'en tant qu'auteur. Le projet était majoritairement porté par Mitsu, à l'époque admin du forum, mais ce fut une expérience commune qui permit ensuite quelques idées et créations collectives (dont un recueil de poésie JE, qui était signé aux éditions Kirographaires peu de temps avant qu'ils ne mettent la clé sous la porte).

Dernière question, j’ai lu que tu pissais dans la neige à la première occasion. Tu fais aussi de la calligraphie à ce moment-là ou tu te la joues plus spontané ?
J'y écris généralement le prénom de mon amoureuse, et donc j'y mets beaucoup de soin, arabesques et tout le tintouin.

Merci pour ce partage Julien. Voici son cadeau pour les membres du forum Jeunes Ecrivains :