Recherche d'éditeurs au Salon du livre de Paris

 Mick (du forum Jeunes Ecrivains) a accepté de prendre son projet de nouvelles "Volutes féminines" pour se rendre au Salon du livre de Paris et voir s'il était possible de trouver un éditeur. Je vous laisse découvrir ce qu'il en est ressorti.

 

Mick, dans quel état d’esprit es-tu entré au Salon du livre de Paris ? Serein ? Avec des pistes en tête ? Complètement perdu et misant tout sur ta bonne étoile ? 
J’avais quelques appréhensions, notamment par le fait que j’ai eu l’occasion d’aller sur ce salon il y a quelques années et que j’avais été très refroidi par l’accueil et l’atmosphère qui y régnait. C’était très élitiste, peu accessible pour le visiteur lambda, à part s’il venait dans l’unique but d’acheter des livres. C’était une foire ou une grande librairie, une réelle déception. J’ai aussi parcouru quelques sites de blogeurs qui se sont vu refuser leur accréditation et qui soulevaient un problème d’organisation, en plus d’un tarif d’entrée pour le moins élevé (12 €). Cependant, j’ai voulu aborder ce salon avec le plus de sérénité possible, avec pour seule ambition d’observer et recueillir le maximum d’informations auprès des éditeurs. J’y suis allé avec beaucoup de curiosité et un petit peu d’espoir. 

Combien de temps as-tu passé dans le salon et quelle a été ta méthode de quadrillage ? 
Je suis venu le jeudi dès l’ouverture des portes, à onze heures. Pour commencer, j’ai fait un premier tour des stands, pour avoir une idée générale des lieux et m’y repérer plus facilement ensuite. Le salon est assez grand, bien agencé, avec une bonne signalétique et des stands faciles à repérer en ce qui concerne les grands et moyens éditeurs. Après une heure à parcourir les allées, je me suis focalisé sur les petits éditeurs, pour voir ce qu’ils proposaient et envisager quelques échanges. J’ai aussi pris note de quelques conférences pouvant être intéressantes à voir. 

Quelles maisons d’édition t’ont fait la meilleure impression ?
J’ai été agréablement surpris par des moyennes et petites maisons d’édition, comme Naïve ou les éditions du dialogue. Ils se montraient disponibles, passionnés et semblaient concernés par ce qu’ils proposaient. Les stands du type Gallimard, La Martinière, Grasset et autres grands noms n’étaient que des librairies spécifiques et il y avait plutôt des vendeurs, ce qui limitait forcément les échanges. Le stand qui m’a fait la meilleure impression reste celui de la région Ile de France, très bien agencé avec de nombreux petits éditeurs. Il était juste regrettable que certaines tables spécifiques à une maison d’édition se retrouvent sans représentants avec qui échanger. Je retiens également le stand d’Amazon qui proposait pas mal d’animations intéressantes sur la publication numérique et leur proposition d’auto publication pouvant mener jusqu’au format papier. J’en profite aussi pour glisser une petite « publicité » pour Short édition, qui est un site proposant de courtes lectures, mais qui tend à se développer avec un distributeur d’histoire courte qui a beaucoup fait parler (lien en bas de page).

Sont-ils tous ouverts à la discussion ? Des responsables de maisons ont-elles refusé tout net d’entrer en discussion ?
Certains étaient dans leur bulle, à bavarder en petit comité et en ne laissant pas l’impression d’être là pour répondre aux visiteurs. D’autres étaient assis sur leur chaise en attendant qu’on s’intéresse à eux, et dans certains cas, distribuaient des flyers. Je n’ai pas senti un refus de discussion, mais plutôt un manque de disponibilité, pas mal de copinage. Certains responsables trinquaient avec leurs connaissances ou leurs auteurs, ils semblaient vraiment privilégier une proximité entre eux et le public, au second plan, n’était finalement là que pour acheter leurs livres. 

Quel bilan tires-tu de cette expérience ? Combien de documents relatifs à tes "Volutes féminines" avais-tu préparés et combien en as-tu remis ?
Le bilan est mitigé, le salon est suffisamment vaste et saura intéresser ceux qui veulent une dédicace, trouver un livre ou rencontrer / découvrir quelques auteurs ou maisons d’édition. C’est intéressant pour faire un état des lieux du marché du livre ou assister à des conférences sur des thèmes précis. Mais il y a toujours ce côté élitiste, peu de place pour les jeunes auteurs, un certain manque d’ouverture. Avec dix exemplaires sous les bras, j’avais vu très large puisque je suis reparti bredouille, avec autant d’exemplaires. Il m’a été très difficile de proposer mon projet dès lors que l’on apprend qu’un recueil de nouvelles désintéresse totalement la plupart des éditeurs.

Es-tu reparti avec des cartes de visite ? Quels conseils les éditeurs t’ont-ils donnés ? 
J’ai eu deux cartes de visite, pour envoyer un manuscrit par email tout en sachant que les délais de réponse seraient longs et que les probabilités d’être lu étaient réduites du fait que le nombre de manuscrits reçus est trop important. Je n’ai pas eu spécialement de conseils à travers les échanges, simplement quelques informations sur l’état du marché, sur ce que veulent les éditeurs : les recueils de nouvelles ne sont pas du tout plébiscités, la plupart des éditeurs privilégient leurs auteurs « maison » et pour se démarquer et augmenter ses chances, il faut favoriser certains genres populaires, le réalisme n’en faisant pas vraiment partie. 

Un conseil à donner pour ceux qui voudraient tenter l'aventure ? 
N’y allez pas dans l’intention de présenter un projet, essayez juste d’échanger avec le maximum de personnes, oubliez les grandes maisons d’édition qui ne viennent que pour présenter leur catalogue, errez dans les allées pour être à l’affût d’une éventuelle rencontre, assistez à des conférences qui ciblent vos intentions (l’auto publication, le format numérique…) et soyez prêt à investir plus de dix euros pour un résultat potentiellement décevant. Le Salon du livre reste malgré tout et avant tout une foire et une grande librairie et ne représente pas une opportunité de se faire découvrir. Elle reste un bon moyen d’avoir des adresses, d’avoir une première approche des éditeurs et de mieux cerner les attentes du public. 

Merci Mick pour ce retour et j'espère que tes Volutes féminines trouveront prochainement un éditeur, car ton regard sur les femmes et la cigarette mérite de s'y arrêter.

Pour découvrir le distributeur d’histoires courtes : http://short-edition.com/p/distributeurs-d-histoires-courtes
Pour découvrir les Volutes féminines de Mick :  http://jeunesecrivains.superforum.fr/t31660-volutes-feminines-echantillons

Comments

[James]

Merci de ce retour. Tout cela est bien loin de chez moi. J'ai proposé un petit texte à short édition et ils ont accepté de le sélectionner. Il se retrouvera sans doute dans ces distributeurs d'histoires. Belle invention.

Je donnerai volontiers douze euros pour voir un jour ce salon.